Malgré toutes les promesses annoncées en campagne électorale, le Parti québécois revient, moins de 100 jours après son élection, sur plusieurs de ces engagements. En effet, après avoir fait croire à un virage à gauche, ou tout le moins à un retour à des mesures plus progressistes, le PQ dévoile ses véritables intentions : le déficit zéro reste la priorité et il se fera sur le dos de la classe moyenne et, surtout, des plus démunis !
La taxe santé est maintenue pour cette année tandis que les hausses d’impôts des plus riches sont nettement moindres que ce qui avait été annoncé (un seul palier au lieu de deux)! Quant aux tarifs d’hydro-électricité, ils sont maintenant dégelés, malgré des engagements maintes fois réitérés, alors que les redevances aux compagnies minières, elles, sont gelées jusqu’à nouvel ordre! D’autres taxes à la consommation sont majorées (tabac et alcool), encore une mesure régressive qui touche tout le monde, quel que soit son revenu.
Sur la question du logement, il semble que le pire a été évité puisque le gouvernement renouvelle le financement de 3000 logements sociaux (dont 1500 à 25% des revenus). Il serait toutefois indécent de s’en réjouir pleinement quand on sait qu’au Québec, 61 480 ménages consacrent 100% de leur revenu au paiement du loyer !
Cette année encore, les entreprises paieront 4.7 milliards$ de taxes tandis que les ménages en paieront 20,4 milliards $ !! C’est sans compter les 17,4 milliards $ de taxes à la consommation essentiellement assumées par les ménages.
Pas besoin d’être économiste pour comprendre qui favorise ce budget
Pourquoi un tel dogmatisme autour du déficit zéro (quand même Stephen Harper repousse d’un an l’atteinte de l’équilibre budgétaire) si ce n’est pour faire plaisir au monde de la finance ?!
Le PQ a profité du contexte social et politique du printemps dernier, il a « surfé » sur les exigences de justice sociale du mouvement étudiant et du mouvement des casseroles pour se faire élire…maintenant qu’il est au pouvoir, il retourne vers ses « petits amis », les compagnies, les financiers, et leur promet tarification, coupures, austérité, etc.
Le POPIR-Comité Logement est choqué ! Réunis en assemblée générale extraordinaire le 12 novembre denier, les membres avaient exprimé leur crainte de ce scénario catastrophe et promettaient, le cas échéant, de se mobiliser. Ils seront donc dans la rue, jeudi 22 novembre 2012, à l’appel des étudiants et étudiantes et en solidarité avec le mouvement international de grève contre l’austérité. Au Québec non plus, ça ne passe pas !