Les militants et militantes tiennent toujours leur campement au coin des rues Notre-Dame O. et St-Philippe dans le quartier St-Henri afin de revendiquer une réserve de terrains et de bâtiments afin de développer du logement social.
En 2012, il s’est construit près de dix fois plus de condos que de logements locatifs à Montréal alors que 23,4% des ménages locataires montréalais ont des besoins impérieux de logements. C’est aussi 187 460 ménages locataires qui consacrent plus de 30% de leurs revenus au loyer[i].
Le quartier St-Henri est un exemple frappant d’embourgeoisement. Lors de la dernière évaluation municipale, le Sud-Ouest a été le deuxième arrondissement à connaitre la plus importante hausse de la valeur foncière. Cette hausse est directement liée à la spéculation intense dans le quartier. Rappelons que la spéculation et la hausse de la valeur foncière qui en résulte ont un impact direct sur l’augmentation des loyers des locataires. C’est pourquoi les militants et militantes se sont installé-e-s sur un terrain laissé à l’abandon depuis 10 ans.
Lors d’une assemblée générale qui se tenait cet après-midi, le campement a reçu la visite du maire de l’arrondissement du Sud-Ouest et responsable de l’habitation à la Ville de Montréal, Benoit Dorais. Après avoir écouté les revendications du groupe, le maire a dit qu’il menait déjà des actions au sein du comité exécutif de la Ville afin que celle-ci se dote d’une réserve foncière. Il a affirmé que le comité exécutif se pencherait sur cette question au mois de juin. Il a finalement confirmé que le campement était toujours toléré par le propriétaire, Peter Sergakis.
Les militantes et les militants ont toutefois clairement indiqué au maire qu’ils ne désiraient pas engager un dialogue avec les élu-e-s. Ils jugent que leur revendication est claire et qu’il ne s’agit maintenant que d’une question de volonté politique. Depuis trop longtemps, les élu-e-s et les administrations publiques défendent les intérêts du privé. Il est maintenant temps d’agir afin de s’assurer que la population défavorisée soit logée décemment. Pour ceux et celles qui occupent le terrain, cela passe par une réserve qui permet de retirer des terrains et des bâtiments du marché privé et le développement de logements sociaux.
Les squatteurs et squatteuses gardent le cap et n’ont pas l’intention de quitter le terrain tant que des gestes concrets dans ce sens ne seront posés par les élu-e-s.
À qui la ville? À NOUS LA VILLE!
[i] Montréal : Milieu de vie ou marchandise? Les responsabilités de la Ville en matière de logement, publication du FRAPRU, mars 2013