À qui la ville?: Après cinq jours, le campement est toujours là et les revendications toujours pertinentes

 À qui la ville?: Après cinq jours, le campement est toujours là et les revendications toujours pertinentes

Alors qu’une menace d’expulsion pèse sur les occupantes et les occupants, le POPIR-Comité Logement tient à rappeler la pertinence de l’action. Le campement a été établi sur un site vacant, laissé à l’abandon depuis une dizaine d’années. Des sites comme celui-là, il y en a des centaines à Montréal, laissés aux aléas de la spéculation. La logique du marché fait augmenter de façon complètement artificielle la valeur des terrains et par le fait même le prix des loyers.

Les militantes et militants qui occupent le site ont eu comme préoccupation constante le bien-être et le respect du voisinage. L’objectif de l’action est de sensibiliser les gens sur la nécessité de retirer des terrains et des bâtiments vacants du marché privé afin de développer du logement social. C’est pourquoi, nous sommes surpris d’entendre que des voisins et voisines se sont plaints de la présence du campement à Peter Sergakis.

Le site est ouvert à tous et à toutes. Les occupantes et occupants ont reçu la visite d’une centaine de personnes depuis samedi, qui viennent discuter et manger, qui participent aux assemblées générales. « De nombreuses familles nous ont dit avoir visité le campement durant la semaine. Il y avait des activités avec les enfants, de la nourriture et le site était accueillant.» confirme Séverine Montfort de l’organisme Famijeunes.

Il y a une dizaine d’année, le POPIR occupait une station d’essence désaffectée sur la rue St-Philippe. Aujourd’hui, on y trouve des condos. «Si la Ville avait agi plus rapidement en mettant en place une réserve de terrains et bâtiments vacants, c’est peut-être une coopérative qui s’y trouverait aujourd’hui. La flambée des prix des terrains rend le développement de logements sociaux de plus en plus ardu. Dans Griffintown, on sait déjà que le prix pour un 3 ½ dans une coopérative d’habitation sera de plus de 600$ par mois…on ne peut plus parler de loyer accessible pour les personnes à faible revenu. » affirme Valérie Simard du POPIR-Comité Logement.

Le POPIR-Comité Logement continue à soutenir l’occupation du terrain tant et aussi longtemps que la Ville de Montréal ne s’engagera pas à mettre en place une réserve de terrains et bâtiments. «Nous voulons que l’administration publique comprenne que la ville n’appartient pas aux intérêts privés! La ville est à ceux et celles qui l’habitent et nous avons une responsabilité collective de nous assurer que tous et toutes soient bien logé-e-s!» conclut Fred Burrill.