Accompagnés de centaines de personnes venues des quatre coins de Montréal pour le lancement de la Semaine d’occupations du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), quelques dizaines de locataires mal-logé.e.s et leurs allié.e.s ont planté leurs tentes à St-Henri, au bord du Canal de Lachine. Les campeuses et campeurs participent à la campagne « le logement, un droit » et revendiquent des engagements pour le logement social des gouvernements fédéral et provincial.
Les comités logement impliqués dans l’action veulent mettre de l’avant l’ampleur des problèmes de logement dans ce secteur de la Ville ainsi que de l’évolution très préoccupante de la situation dans le contexte de gentrification accélérée des dernières années. En effet, dans le Sud-Ouest et à Verdun, 16 420[1] ménages sont mal-logés parce qu’ils paient trop cher leur logement. Parmi ceux-ci, 4 325 consacrent même 80% de leur revenu au loyer et doivent donc couper sur les autres dépenses essentielles comme la nourriture. « Ces ménages ne peuvent plus améliorer leur sort sur le marché privé puisque la construction quasi exclusive de condos a eu un impact très inflationniste sur les loyers. Il n’y a que le logement social pour espérer sortir de la pauvreté, de la survie » martèle Hassan El Asri, organisateur au Regroupement Information Logement de Pointe-St-Charles.
Les militant-e-s ont choisi ce site pour être visible. « Des centaines de cyclistes et de marcheurs passent chaque jour et nous sommes prêts à parler à chaque personne » explique Luce Parisien, une campeuse.
De plus, situé au pied de la Canada Malting, ce site est hautement symbolique. En effet, en 2009, les gens de St-Henri ont réussi à bloquer un projet de 700 condos, ont organisé une opération populaire d’aménagement et espère maintenant le redéveloppement public et communautaire de l’ancienne usine. Du coup, des investissements publics, notamment en logement social sont nécessaires. « Comme pour plusieurs projets de logement social, dans le Sud-Ouest et à Verdun, si les gouvernements ne financent pas adéquatement un programme qui répond à l’ampleur des besoins, nous allons perdre le quartier » dénoncent les porte-paroles du POPIR-Comité Logement.
Les campeurs et campeuses invitent la population du quartier à se joindre à eux.
Pour informations supplémentaires
Fred Burrill – 514-449-9370 ou Patricia Viannay 514-568-7090
[1] Les données sont issues de l’Enquête nationale des ménages – Statistiques C