Alors que la Ville de Montréal vient de rendre public le rôle d’évaluation foncière pour 2013-2014 et 2015, tout le monde semble craindre pour les propriétaires qui risquent de subir des hausses de taxes. Pourtant, dans bien des cas, ce sont les locataires qui vont se voir refiler la facture puisque 100% des augmentations de taxes sont admissibles pour une hausse de loyer. Les locataires, par contre, ne profiteront pas de la hausse de la valeur des immeubles quand il sera temps de revendre la propriété !
La hausse du rôle d‘évaluation foncière est la conséquence directe de la spéculation immobilière. Les promoteurs et les investisseurs jouent au Monopoly avec les terrains et les propriétés montréalaises, ils parient sur des hauts rendements en construisant beaucoup de petits condos et conséquemment, les valeurs explosent. C’est sur cette dynamique spéculative que la Ville devra intervenir si elle veut rectifier le tir et c’est pourquoi les comités logement, dont le POPIR-Comité Logement, revendiquent une réserve foncière à des fins de logement social. Le Sud-Ouest est le lieu de multiples développements de condos et il connaît une des plus fortes hausses cette année (+24.6%). Il faut donc que la Ville achète les terrains qu’il reste pour les sortir du marché.
De plus, pendant que la Ville faisait son annonce, Statistiques Canada sortait ses premières statistiques sur la répartition locataires/propriétaires et les taux d’effort des ménages. À Montréal la part de ménages locataires reste supérieure à la part de ménages propriétaires avec 488 000 ménages qui louent pour se loger (64.2%). Parmi ces ménages, une proportion toujours plus importante paie trop cher pour se loger : 40.3% ont un taux d’effort supérieur à 30%. Ainsi, alors que Montréal est une ville de locataires et de surcroît, de locataires pauvres, on continue de s’inquiéter du sort des propriétaires et de négliger les besoins en logements sociaux!!
Le POPIR-Comité Logement va donc mobiliser activement durant la campagne électorale pour s’assurer que les besoins en logement des plus démunis soient davantage pis en compte par les candidates et candidats.