Avis aux médias
MONTRÉAL, 20 JUIN 2017 : UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT URBAIN ET SOCIAL QUI DOIT ABSOLUMENT AGIR EN FUNCTION DES BESOINS NOMMÉES DE LA POPULATION.
Le POPIR-Comité Logement est très sceptique sur les premières consultations du plan de développement urbain et social (PDUES) de la ville pour les quartiers avoisinant l’échangeur Turcot. Nous constatons que le portrait de l’habitation pris en considération par le PDUES cible un territoire plus grand que l’échangeur Turcot. Nous croyons que pour une réelle compréhension des enjeux du quartier une autre portrait devrait être mis à l’avant. Il y a des différences importantes entre les quartiers de Saint-Henri et Côte-Saint-Paul, et il y a des différences encore plus marquées à l’intérieur de même quartier. En effet, Les secteurs Cabot et de l’Église qui concentrent une proportion de ménages ayant plus de difficultés et ils auraient dû être isolés du rapport pour une meilleure compréhension des enjeux. La population dans le secteur ciblé est moins nantie (19 183 $ après impôt contre 19 888 $ à Saint-Henri) et dépend davantage de transferts gouvernementaux (25 % de la population contre 17 % à Saint-Henri), elle est aussi plus âgée (39 % de 65 ans et plus contre 15 % à Saint-Henri), la part de familles monoparentales est supérieure (54 % contre 50 % à Saint-Henri). Les locataires (76 %) paient pour le moment, un loyer légèrement inférieur (645 $ contre 706 $), mais continuent, pour 36% d’entre eux, à être mal-logé-e-s.
Le portrait de l’habitation sur lequel le PDUES est basé n’étudie non plus la situation des locataires récemment arrivés. Il faut une analyse plus complète et à plus petite échelle de l’évolution du marché et de la part que prennent les condos aux dépens des logements locatifs. Le portrait de la Direction parle du développement de 1 457 unités de logements sociaux et communautaires, depuis 2002, dans l’ensemble du Sud-Ouest. Par contre, il ne parle pas du nombre de condos développés depuis 2002. Le seul chiffre disponible dans le portrait est de 2 000 mises en chantiers pour une année (2015), soit plus que le nombre de logements sociaux construits sur 15 ans.
Nous croyons que pour être crédible, la stratégie devra se baser sur des données locales. Une attention devra être portée aux besoins des ménages locataires les plus vulnérables. Il faut connaitre leurs besoins et analyser l’impact des développements passées et à venir. Même si le mot « logement social et communautaire » est mentionné abondamment dans le document, les objectifs de développements ne sont même pas chiffrés dans le document et l’essentielle de la construction de logement social semble être à la remorque des condos.
Le document cible ensuite 7 sites ayant un potentiel de développement immobilier dont quelques sites vacants. Il est inquiétant de ne pas avoir des balises plus précises et plus structurantes si l’on considère que ce sont les seuls sites avec un potentiel de développement. Le POPIR- Comité logement espère que l’arrondissement fasse pression sur la Ville centre afin qu’elle mette en place une réserve de terrains et de bâtiments vacants et y accorde les budgets suffisants. Nous exigeons aussi que les terrains et bâtiments municipaux soient réservés à 100% à fins sociales et communautaires.
Le PDUES ne prévoit aucune démarche face à Québec pour exiger un contrôle des loyers, un registre de baux. Il ne prévoit aucune mesure concrète pour mieux appliquer le Règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité dans les logements, remettant cela dans le cadre de l’action 10 à une future stratégie. Le POPIR-Comité Logement espère qu’un exercice plus sérieux de consultation soit mis en place et que les demandes qui émanent de la communauté et sur lesquels organismes et résident-e-s travaillent ensemble soient écoutées et respectés. Sinon, à quoi cela sert de s’impliquer dans des projets et de participer aux consultations ?
— 30 —
CONTACT:
Patricia Viannay 514-935-4649
www.popir.org