Au cours des dernières semaines, la Ville de Montréal et les arrondissements ont organisé des soirées de consultation auprès de la population en vue d’élaborer le Plan de développement de Montréal. Le Plan de développement de Montréal n’a aucune porté réglementaire. Nombre de groupes communautaires se sont questionnés sur la pertinence d’un tel document qui ressemble plus à un exercice électoraliste qu’à un réel exercice de consultation démocratique.
Lors de la consultation, dans l’arrondissement Sud-Ouest, le POPIR a distribué le texte suivant
Demain Montréal Aujourd’hui!
L’élaboration du plan de développement de Montréal s’inscrit dans une logique selon laquelle la ville est une marchandise que l’on doit rendre alléchante. Ainsi, les administrations publiques sont les promoteurs de la ville et se placent en compétition avec la banlieue et les autres métropoles. On veut attirer les investisseurs, mais aussi les gens issus de classes aisées désireux d’acquérir une propriété et qui désertent souvent la ville au profit de la banlieue.
Mais qu’en est-il de la population qui habite déjà Montréal et qui fait d’elle une ville vivante? Pendant qu’on pense au Montréal de demain, on oublie de poser des gestes aujourd’hui afin d’assurer une meilleure qualité de vie à ceux et celles qui vivent dans nos quartiers.
Revitalisation
Sous le couvert louable d’améliorer l’aménagement d’un quartier, les administrations publiques financent de vastes opérations de revitalisation afin de rendre des secteurs longtemps négligés attractifs pour les investisseurs. Dans le Sud-Ouest, ces opérations pleuvent : la mise en valeur des berges du Canal Lachine, la requalification de l’autoroute Bonaventure en boulevard urbain, Griffintown et les Bassins du Nouveau Havre et, à plus petite échelle le Woonerf St-Pierre. Certes, on trouvera peu de gens pour se plaindre qu’il y ait plus d’espaces verts et des rues mieux éclairées, mais les impacts négatifs pour la population pauvre sont beaucoup plus importants que ces améliorations esthétiques. La spéculation sauvage qui a cours dans nos quartiers menace la population à faible revenu. Reprise et démolitions de logements, hausse fulgurante des loyers, conversions… Nombreux sont les ménages locataires qui ne savent pas s’ils pourront conserver leur logement ou même s’ils pourront continuer à habiter le quartier.
Logements
Dans le Sud-Ouest, les besoins en ce qui concerne le logement sont loin d’être comblés. Quelques 8000 locataires consacrent une part trop importante de leurs revenus pour payer le loyer, négligeant ainsi de combler d’autres besoins essentiels. Le parc de logements locatifs est vieillissant et plusieurs locataires vivent dans des logements en mauvais état. Ceux et celles qui désirent déménager se rendent vite compte que les logements sont rares et trop chers!
Transport
Lorsque la Ville de Montréal a donné son appui au projet de reconstruction de l’Échangeur Turcot, elle a du même coup jeté à la poubelle toutes ses aspirations de développement durable et de ville d’avant-garde sur la question du transport. Le projet Turcot est un projet rétrograde. Plutôt que de faire comme nombre de grandes villes à travers le monde qui ont décidé de démanteler les autoroutes en milieu urbain, la Ville de Montréal accepte que se construise une autoroute plus volumineuse qui empiète même sur des logements habités.
Voilà seulement quelques exemples de ce qui se passe aujourd’hui et maintenant, pendant qu’on pense le Montréal de demain! Ne croyez-vous pas qu’il est plus que temps d’agir?!
Ce qu’on veut :
- Des réserves de terrains afin de freiner la spéculation;
- Des coopératives, des HLM et des OSBL;
- Un Turcot plus petit, moins polluant et qui ne détruit pas nos logements!