LE SUD-OUEST EN COLÈRE: 2 SEMAINES D’ACTION CONTRE L’AUSTÉRITÉ

 

 

SOvsAustérité_logo-seullLE SUD-OUEST EN COLÈRE: DEUX SEMAINES D’ACTION CONTRE L’AUSTÉRITÉ

(Pour l’événement Facebook, cliquez ici.)

FACE À UNE ÉLECTION CYNIQUE, REVENDIQUONS DES INVESTISSEMENTS!

(26-30 OCTOBRE)

CONFÉRENCE DE PRESSE, MARDI 27 OCTOBRE 9h AU CÉDA (2515 rue Delisle)

Ici dans le Sud-Ouest, le gouvernement Couillard nous impose une autre élection avant même que celle au fédéral soit terminée! Mais profitons de la tribune pour dénoncer l’austérité et exiger que tous les partis s’engagent à investir dans les programmes sociaux. Une coalition de groupes communautaires du Sud-Ouest tiendra une conférence de presse afin d’expliquer ses revendications en matière de logement, aide sociale, santé, et éducation.

S’INVITER CHEZ LES CANDIDAT-E-S, VENDREDI 30 OCTOBRE (13h30 au Métro Place St-Henri)

Les groupes communautaires invitent tous et toutes, syndiqué-e-s, étudiant-e-s, assisté-e-s sociaux, militant-e-s, à se joindre à nous pour une manif-action « tournée populaire » des bureaux des candidat-e-s aux élections partielles à Saint-Henri-Sainte-Anne. L’élection partielle est peut-être locale, mais les enjeux ne le sont pas! Mobilisons-nous pour dénoncer les politiques d’austérité et pour demander des engagements concrets.

NOTRE COLÈRE NE SE RESTREINT PAS AUX URNES!

(2-3 NOVEMBRE)

LE 2-3 NOVEMBRE, LES GROUPES COMMUNAUTAIRES DU SUD-OUEST SERONT EN GRÈVE CONTRE L’AUSTÉRITÉ.

Plusieurs groupes communautaires dans le Sud-Ouest se sont donnés un mandat de grève contre les politiques d’austérité du gouvernement Couillard le 2 et 3 novembre 2015. Ces groupes ont créé un comité ad-hoc afin de mieux coordonner nos actions et de mobiliser le plus largement possible.

POURQUOI PARTIR EN GRÈVE?

D’abord, parce que nous revendiquons, avec des centaines de groupes communautaires de partout au Québec, la reconnaissance et le financement de l’action communautaire autonome. Ce sont nos groupes qui sont au cœur de nos communautés, et il faut agir pour les défendre!

Mais au-delà de notre réalité de sous-financement, la population fait face à une attaque sans précédent d’un gouvernement libéral obsédé de l’équilibre budgétaire à tout prix. Coupures en éducation, en logement, en santé, en aide sociale, nous subissons tous et toutes les impacts de cette austérité.

QUOI FAIRE UNE FOIS EN GRÈVE ?

2 novembre : Le communautaire appuiE les parents et professeur-e-s, ACTION LOGEMENT & Commission populaire

7h30 à Nous invitons tous et toutes à se rallier à la mobilisation du mouvement Je protège mon école publique en faisant des chaines humaines autour de votre école la plus proche de chez vous.

9h àVenez-vous joindre à vos voisin-e-s pour un petit déjeuner et café devant les bureaux de Dominique Anglade, candidate libérale à Saint-Henri-Sainte-Anne. On va se réchauffer mais on va se faire entendre aussi!

13h à ACTION LOCALE LOGEMENT (Détails TBD)

* Quelques groupes et leurs membres participeront également à la Commission populaire pour l’action communautaire autonome (ACA).

3 novembre : SAUVONS NOS CENTRES D’ÉDUCATION POPULAIRE & MANIFESTATION COMMUNAUTAIRE NATIONALE

10h à Rallye et marche pour sauver le CÉDA et le Carrefour d’éducation populaire.

Nos centres d’éducation populaire, ainsi que plusieurs autres à Montréal, sont menacés par les politiques d’austérité du gouvernement libéral. Venez nous joindre pour les appuyer et pour dénoncer les coupures en éducation populaire! Restez avec nous pour un lunch et le lancement d’une déclaration communautaire.

13h à Manifestation régionale devant le bureau du Premier ministre, coin McGill-College et Sherbrooke

Assez du sous-financement de nos missions! Assez de nous transférer des services publics à rabais! Assez de voir nos membres s’appauvrir sans plus de ressources pour les aider! Assez de tenter de nous museler lorsque nous critiquons les politiques! Assez de nous renvoyer vers la charité et le privé!

Point de départ Sud-Ouest : 12h30, Métro Charlevoix

Pour plus d’informations, contactez fred.burrill@popir.org ou (514) 935-4649

Élections fédérales 2015 : quelle place pour le logement social ?

Le  19 octobre prochain, il y aura des élections fédérales. Depuis 7 semaines que la campagne a commencé, il semble que les libéraux et le NPD se partagent les préférences de ceux et celles qui votent mais rien n’est joué…en tous cas, si nous changions de gouvernement, quel serait l’impact sur le logement social ?

Tout d’abord, rappelons que logement social devrait être un enjeu fédéral majeur. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) évalue elle-même que 1.5 millions de ménages ont des besoins impérieux de logement et 235 000 vivent des situations d’itinérance. Localement, sur le territoire du POPIR-Comité Logement 3600 ménages consacrent 50% et plus de leur budget au paiement du loyer !

Le financement des logements existants
La SCHL aura besoin d’un budget de 1.7 milliards de $ pour renouveler les ententes avec les logements sociaux fédéraux construits avant 1994. Au Québec, 125 500 logements sociaux étaient toujours financés par Ottawa à la fin 2013. Si leurs ententes ne sont pas renouvelées, certains loyer pourraient augmenter de 400$ par mois et les coop comme les OSBL vont manquer d’argent pour rénover les logements. Et que craindre pour les HLM ?

Le financement de nouveaux logements sociaux
Le FRAPRU et ses membres, dont le POPIR-Comité Logement, revendique 2 milliards $ pour de nouveaux logements. Avant 1994 et le désengagement fédéral (qui a eu comme conséquence la grave pénurie de logements des années 2000), c’est le montant qu’Ottawa investissait dans les programmes de logement.

Que «promettent« les libéraux et le NPD ?
Au fur et à mesure que la campagne avance, les promesses fusent…mais aucun engagement n’est très clair. Si on analyse les plateformes ou  le cadre financier, on ne trouve pas exactement les même choses que si l’on parle en personne au chef ou aux candidat(e)s locaux. Dans tous les cas, il semble plus ou moins acquis que les deux partis sont prêts à renouveler les ententes ! C’est une nouvelle encourageante. Par contre, quand il s’agit de financer de nouveaux logements sociaux, les montants évoqués et les échéances sont moins précis.

Des millions de mal-logé-e-s ne peuvent pas se satisfaire d’approximation !
Avoir un toit sur le tête n’est pas un luxe, c’est un droit ! Les candidat-e-s ont le devoir de donner l’heure juste sur leurs engagements, sur leur réelle volonté de financer coûte que coûte du logement social (et non pas dépendamment des surplus budgétaires ou non).

Afin de leur faire préciser leurs positions, le POPIR-Comité Logement va participer à la Journée nationale d’action du FRAPRU, le 24 septembre prochain. Le POPIR-Comité Logement va aussi organiser une action locale, le 5 octobre prochain dans le cadre de la Journée mondiale de l’habitat et à deux semaines de la Marche mondiale des Femmes.

Deux mobilisations importantes pour que le logement soit pris au sérieux lors de ces élections fédérales ! Contactez-nous pour participer !

 

 

MONTREAL : on veut du logement social !!

Alors que les logements sont de plus en plus chers et que les mesures d’austérité appauvrissent,

Alors que le maire Coderre nous a envoyé la police plutôt que d’appuyer le Camp pour le droit au logement.

Il  est nécessaire de reprendre l’espace public pour revendiquer plus de logements sociaux.

Le logement est un droit ! Manifester est aussi un droit !

manif Camp

RASSEMBLEMENT ET PIC NIC, le lundi 6 juillet 2015.
À côté de l’Hôtel de Ville

Départ du POPIR-Comité LOGEMENT à 10h30,
appelez-nous si vous voulez un lunch !

 

Mobilisation générale du Sud-ouest dans le CAMP pour le droit au logement

Le POPIR-Comité Logement et le Regroupement Information Logement de Pointe-Saint-Charle (RIL) invitent la population à participer à une manifestation nationale à Montréal, le jeudi 21 mai, à 13 heures, à l’occasion de l’ouverture du Camp pour le droit au logement organisé par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Ce Camp d’une durée indéterminée sera érigé en plein cœur de Montréal. Il vise à accroître la pression sur les gouvernements supérieurs pour qu’ils assument pleinement leurs responsabilités à l’égard du financement du logement social, ainsi qu’à sensibiliser la population à la gravité des problèmes d’habitation et d’itinérance.

Le Camp pour le droit au logement a reçu l’appui de nombreuses personnalités mais aussi de nombreux groupes membres des concertations de chaque quartier du Sud-Ouest. Les organismes et les résidant.e.s de l’arrondissement se mobilisent de différentes façons.

  • Une vingtaine de locataires, incluant des enfants, vont camper au centre-ville ;
  • Des dizaines de personnes sont attendues pour manifester dans le contingent Sud-Ouest animé par le POPIR-Comité Logement et le RIL de Pointe-St-Charles;
  • Partageons l’Espoir de Pointe-St-Charles et la Maison d’Entraide Saint-Paul-Émard vont cuisiner pour 150 campeuses et campeurs tandis que le Café citoyen de la Petite-Bourgogne et le Club populaire des consommateurs prêtent leur cuisine et leur matériel pour préparer des repas et des collations;
  • Solidarité S-Henri fournira des chaises, des tables et des gazebos;
  • Les Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles et Petite-Bourgogne animeront un atelier d’éducation populaire.

Bref, la mobilisation est générale.

!cid_03BCAFA0-E9A5-4960-8918-2C62F46CCD60@homeIl n’est pas étonnant que le Camp pour le droit au logement soulève un tel enthousiasme. Il arrive à un moment crucial pour l’avenir du logement social . Précisons que le budget présenté en mars 2015 par le gouvernement québécois dirigé par Philippe Couillard a réduit de moitié le nombre de logements sociaux financés annuellement au Québec, le faisant passer à 1500 pour tout le Québec, ce qui est ridicule par rapport à l’ampleur des besoins. Rappelons que dans le Sud-Ouest, près de 9000 ménages paient trop cher pour se loger.

De plus, dans le budget déposé en avril, le gouvernement de Stephen Harper a refusé de prolonger les subventions à long terme versées aux logements sociaux existants. Dans le Sud-Ouest, on parle par exemple de 930 logements en coopérative qui vont perdre leur subvention. L’accessibilité financière de ces logements en sera durement affectée, autant pour les ménages qu’y demeurent présentement que pour ceux qui accèderont à l’avenir.

Pour avoir des infos tous les jours sur le Camp, suivez-nous sur facebook ou sur notre site.

Budget Leitao : des coupures dans le logement social

Le budget Leitao n’a pas épargné les mal-logé-e-s qui attendent pour un logement social. Dans le budget 2015-2016, le gouvernement prévoit construire seulement 1500 logements sociaux (à moitié moins que l’an dernier). Rappelons que, seulement dans les quartiers où il intervient, le POPIR-Comité Logement revendique 3000 logements sociaux ; c’est le nombre de ménages qui consacrent 50% et plus de leur revenu au paiement du loyer.

Le choix de couper dans le logement social est purement idéologique. Couillard a plutôt choisi de mettre de l’argent dans l’aide à la personne (donner un montant d’argent aux locataires pour qu’ils paient leur loyer à leur propriétaire). À première vue, ça sonne bien sauf que, concrètement, ça veut dire que le gouvernement donne l’argent aux propriétaires plutôt que de l’investir dans un patrimoine collectif. Ça veut dire que les taudis couteront toujours plus cher maintenant que le gouvernement va les subventionner, ça veut dire qu’on ne construit pas de nouveaux logements, surtout de grands logements. Finalement, c’est la privatisation de l’aide au logement…la même idéologie que la privatisation des services publics.

Rappelons que le FRAPRU et la Coalition Main Rouge revendiquent différentes mesures fiscales qui permettraient de réinvestir dans les programmes sociaux et les services publics, plutôt que de couper. Par exemple, le POPIR-Comité Logement est d’autres membres du FRAPRU avaient occupé la Banque Scotia, le 26 février dernier, pour exiger le retour de la taxe sur le capital que payaient les banques…on parle ici de 600 millions de $ pour financer du logement social !

Les groupes populaires, les groupes communautaires, les étudiantes et les étudiants, certains syndicats et les anticapitalistes ne sont pas prêts à jeter l’éponge. La bataille se poursuit dans la rue, dès jeudi 2 avril pour avec une manifestation nationale à Montréal.

Le logement, un droit: Témoignage de Amyne, immigrant récent ayant des problèmes d’insalubrité de logement

La sixième vidéo de la campagne Le logement, un droit présente le témoignage de Amyne,  graphiste de formation et papa de deux jeunes enfants. Il habite depuis 4 ans au Québec, dans le quartier montréalais de Ville-Émard. Pour assurer la sécurité de sa famille, il vient de quitter pour la deuxième fois un appartement infesté de vermine. «En plus de ça, il y avait des problème d’infiltration d’eau. Le propriétaire ne fait rien». Il témoigne des mauvaises conditions de logement qui sont souvent réservées aux familles qui ont immigré récemment au Québec. «Je ne cherchais pas le luxe, je cherchais un appartement raisonnable, avec un prix raisonnable». Vivre dans un logement adéquat,  c’est un droit qui devrait être respecté pour tous et toutes.

L’urgence de sauver le terrain de l’ancien Negro Community Center

Considérant ce que représente le Negro community center pour la communauté noire de Montréal, nous croyons que plus que jamais, l’ensemble de la communauté et des pouvoirs publics devraient se mobiliser pour récupérer le terrain où se tenait, récemment encore, le Negro community center.

Nous reproduisons ici le texte de Manuel Johnson, avocat des Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles. C’est un vibrant plaidoyer en faveur de la mise en réserves de ce site. Les arguments sont là, nous devons maintenant agir!

LE TERRAIN DU NCC : L’URGENCE D’AGIR

Le mardi 18 novembre 2014, la Cour d’appel du Québec a refusé d’autoriser l’appel de l’Arrondissement Sud-ouest de la décision de la Cour supérieure autorisant la démolition de l’historique Negro Community Center dans la Petite-Bourgogne.

L’inaction de la Ville

Dans cette décision, la Cour d’appel réitère les motifs du juge de la Cour supérieure, l’honorable Luc Lefebvre, qui, dans un jugement du 14 novembre 2014, critique fortement la Ville pour son inaction dans ce dossier. Le juge Lefebvre estime que les travaux exigés par la Ville pour préserver le bâtiment n’auraient fait que « retarder la démolition ». Selon le tribunal, le coût de ces travaux s’élèverait à plusieurs centaines de milliers de dollars. Le tribunal souligne le fait que les travaux n’ont été exigés que le 14 octobre 2014 et ce, après 25 ans d’inoccupation de ce bâtiment construit en 1891. Le tribunal estime que « demander au propriétaire d’assumer seul ces coûts alors que la Ville n’a rien fait depuis 25 ans pour empêcher la dégradation de ce bâtiment qu’elle a pourtant classé « significatif », apparaît au tribunal comme une demande déraisonnable. » Lors de l’audition àla Cour supérieure, des résidants de la Petite-Bourgogne ont témoigné pour le propriétaire quant à la dangerosité du bâtiment, en appuyant sa demande de démolition.

Le Negro Community Center (NCC) a été démoli la semaine même du jugement de la Cour d’appel. Ainsi, un élément important du patrimoine de la Petite-Bourgogne a été perdu à tout jamais.

Le terrain du NCC aux mains d’une « société de portefeuille (holdings) »

La demande de démolition du Negro Community Center était logée par une compagnie à numéro, soit 9289-5929 Québec inc., elle-même étant la propriété d’une fiducie – « The Sen Trust » – qui, selon le Registre d’entreprises du Québec, est une « société de portefeuille (holdings) ». La compagnie 9289-5929 Québec inc. a acheté le terrain du Negro Community Center pour la somme de 300 001 $.

Une « société de portefeuille » ne produit pas des biens ou des services. Son seul objectif est de détenir des actions dans d’autres compagnies. Ainsi, les sociétés de portefeuille permettent à leurs actionnaires de mettre des liquidités à l’abri des éventuels poursuites, en transférant de l’argent d’une compagnie à une autre. De cette façon, on peut aussi éviter la taxation, tout en limitant les risques. Une société de portefeuille peut même prêter de l’argent à la « compagnie active » et devenir ainsi un créancier garanti.

Bref, en ce qui concerne le terrain du NCC, tout est en place pour assurer une maximisation des profits et une minimisation de risques et de taxation.

Pour l’instant, nous ignorons les dessins du propriétaire de ce terrain. Mais on peut présumer que s’il a acheté ce terrain, c’était dans le but de rentabiliser son investissement.

La position du Maire

Le maire de l’Arrondissement, monsieur Benoit Dorais, s’engage à maintenir le zonage actuel du terrain (« institutionnel, lieu de culte »), « tant que la compagnie n’aura pas un projet qui respecte la volonté de la communauté. »

Nous nous interrogeons sur les possibilités réelles d’arriver à un projet qui répond aux besoins de la communauté, tant que cette propriété est soumise aux règles d’un marché immobilier caractérisé par la spéculation qu’on connaît dans le Sud-Ouest de Montréal.

Pour protéger les droits économiques et sociaux de la communauté : une réserve foncière

Les tribunaux ont dénoncé l’inaction de la Ville, mais, il n’est pas trop tard pour la Ville d’agir. Nous avons perdu une partie de notre patrimoine, mais ce terrain pourrait encore servir les besoins sociaux et économiques de la communauté.

L’imposition d’une réserve foncière permettrait de soustraire ce terrain des aléas spéculatifs du marché privé immobilier.

En vertu de l’article 75 de la Loi sur l’expropriation (LRQ, c E-24), tout organisme autorisé par la loi à exproprier un bien peut imposer une réserve sur ce bien. C’est l’article 144 de la Charte de la Ville de Montréal (chapitre C-11.4) qui permet une telle imposition de réserve foncière (ou même d’acquérir le terrain aux fins d’habitation).

Une réserve foncière prohibe, pendant sa durée, toute construction, amélioration ou ajout sur l’immeuble qui en fait l’objet, sauf les réparations (article 69 de la Loi sur l’expropriation). Certes, l’imposition d’une réserve sur ce terrain pourrait donner lieu à une indemnité pour la compagnie 9289-5929 Québec inc., mais, cette indemnité ne peut inclure aucun montant relatif à l’utilisation que le propriétaire du bien réservé eût pu en faire si la réserve n’avait pas été imposée. Autrement dit, le propriétaire ne pourrait pas réclamer ses « profits perdus » d’un éventuel projet immobilier en copropriété (« condo ») suite à l’imposition d’une réserve.

Il est intéressant de noter que l’imposition d’une réserve ne donne lieu qu’à une indemnité qui se calcule d’après le préjudice réellement subi et directement causée par cette imposition. De plus, on ne tient pas compte, dans le calcul d’indemnité, des constructions, améliorations ou additions faites après l’imposition de la réserve.

Pour permettre à la communauté de contrôler son avenir… une fiducie foncière communautaire ?

À notre avis, il est impératif que la Ville de Montréal impose une réserve foncière sur le terrain du NCC et ce, dans les meilleurs délais afin de limiter l’indemnité qui devrait être accordée au propriétaire. Le moratoire créé par une réserve donnera le temps qu’il faut à la communauté pour se prononcer sur un projet qui répond à ses besoins.

La création d’une fiducie foncière communautaire pourrait être une façon d’assurer que la communauté ait un contrôle direct sur l’utilisation du terrain du NCC. Ce modèle de propriété, fondé sur les besoins collectifs, est relativement nouveau au Canada, mais connaît une longue tradition en Europe, et on en trouve aussi aux États-Unis, Afrique, Moyen-Orient et Amérique Latine. Partant du principe du contrôle démocratique, la fiducie, avec des représentants de groupes communautaires, résidants, et d’autres acteurs du milieu sur son conseil d’administration, déciderait si les besoins de la communauté étaient mieux servis par du logement social, des espaces communautaires, des commerces de proximité, des sources d’emploi ou bien une combinaison de tous ces éléments. Mettre le terrain dans une fiducie foncière communautaire le protégerait à tout jamais des impératifs spéculatifs du marché privé. Le terrain du NCC pourrait ainsi devenir, plutôt que symbole d’échec et de négligence, un axe du développement social et économique de la Petite-Bourgogne.

Manuel Johnson, avocat

Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles & Petite Bourgogne

Janvier 2015

– See more at: http://www.servicesjuridiques.org/le-terrain-du-ncc-lurgence-dagir/#sthash.SjcMllpP.dpuf

Dans cette décision, la Cour d’appel réitère les motifs du juge de la Cour supérieure, l’honorable Luc Lefebvre, qui, dans un jugement du 14 novembre 2014, critique fortement la Ville pour son inaction dans ce dossier. Le juge Lefebvre estime que les travaux exigés par la Ville pour préserver le bâtiment n’auraient fait que « retarder la démolition ». Selon le tribunal, le coût de ces travaux s’élèverait à plusieurs centaines de milliers de dollars. Le tribunal souligne le fait que les travaux n’ont été exigés que le 14 octobre 2014 et ce, après 25 ans d’inoccupation de ce bâtiment construit en 1891. Le tribunal estime que « demander au propriétaire d’assumer seul ces coûts alors que la Ville n’a rien fait depuis 25 ans pour empêcher la dégradation de ce bâtiment qu’elle a pourtant classé « significatif », apparaît au tribunal comme une demande déraisonnable. » Lors de l’audition àla Cour supérieure, des résidants de la Petite-Bourgogne ont témoigné pour le propriétaire quant à la dangerosité du bâtiment, en appuyant sa demande de démolition.

Le Negro Community Center (NCC) a été démoli la semaine même du jugement de la Cour d’appel. Ainsi, un élément important du patrimoine de la Petite-Bourgogne a été perdu à tout jamais.

Le terrain du NCC aux mains d’une « société de portefeuille (holdings) »

La demande de démolition du Negro Community Center était logée par une compagnie à numéro, soit 9289-5929 Québec inc., elle-même étant la propriété d’une fiducie – « The Sen Trust » – qui, selon le Registre d’entreprises du Québec, est une « société de portefeuille (holdings) ». La compagnie 9289-5929 Québec inc. a acheté le terrain du Negro Community Center pour la somme de 300 001 $.

Une « société de portefeuille » ne produit pas des biens ou des services. Son seul objectif est de détenir des actions dans d’autres compagnies. Ainsi, les sociétés de portefeuille permettent à leurs actionnaires de mettre des liquidités à l’abri des éventuels poursuites, en transférant de l’argent d’une compagnie à une autre. De cette façon, on peut aussi éviter la taxation, tout en limitant les risques. Une société de portefeuille peut même prêter de l’argent à la « compagnie active » et devenir ainsi un créancier garanti.

Bref, en ce qui concerne le terrain du NCC, tout est en place pour assurer une maximisation des profits et une minimisation de risques et de taxation.

Pour l’instant, nous ignorons les dessins du propriétaire de ce terrain. Mais on peut présumer que s’il a acheté ce terrain, c’était dans le but de rentabiliser son investissement.

La position du Maire

Le maire de l’Arrondissement, monsieur Benoit Dorais, s’engage à maintenir le zonage actuel du terrain (« institutionnel, lieu de culte »), « tant que la compagnie n’aura pas un projet qui respecte la volonté de la communauté. »

Nous nous interrogeons sur les possibilités réelles d’arriver à un projet qui répond aux besoins de la communauté, tant que cette propriété est soumise aux règles d’un marché immobilier caractérisé par la spéculation qu’on connaît dans le Sud-Ouest de Montréal.

Pour protéger les droits économiques et sociaux de la communauté : une réserve foncière

Les tribunaux ont dénoncé l’inaction dela Ville, mais, il n’est pas trop tard pour la Ville d’agir. Nous avons perdu une partie de notre patrimoine, mais ce terrain pourrait encore servir les besoins sociaux et économiques de la communauté.

L’imposition d’une réserve foncière permettrait de soustraire ce terrain des aléas spéculatifs du marché privé immobilier.

En vertu de l’article 75 de la Loi sur l’expropriation (LRQ, c E-24), tout organisme autorisé par la loi à exproprier un bien peut imposer une réserve sur ce bien. C’est l’article 144 de la Charte de la Ville de Montréal (chapitre C-11.4) qui permet une telle imposition de réserve foncière (ou même d’acquérir le terrain aux fins d’habitation).

Une réserve foncière prohibe, pendant sa durée, toute construction, amélioration ou ajout sur l’immeuble qui en fait l’objet, sauf les réparations (article 69 de la Loi sur l’expropriation). Certes, l’imposition d’une réserve sur ce terrain pourrait donner lieu à une indemnité pour la compagnie 9289-5929 Québec inc., mais, cette indemnité ne peut inclure aucun montant relatif à l’utilisation que le propriétaire du bien réservé eût pu en faire si la réserve n’avait pas été imposée. Autrement dit, le propriétaire ne pourrait pas réclamer ses « profits perdus » d’un éventuel projet immobilier en copropriété (« condo ») suite à l’imposition d’une réserve.

Il est intéressant de noter que l’imposition d’une réserve ne donne lieu qu’à une indemnité qui se calcule d’après le préjudice réellement subi et directement causée par cette imposition. De plus, on ne tient pas compte, dans le calcul d’indemnité, des constructions, améliorations ou additions faites après l’imposition de la réserve.

Pour permettre à la communauté de contrôler son avenir… une fiducie foncière communautaire ?

À notre avis, il est impératif que la Ville de Montréal impose une réserve foncière sur le terrain du NCC et ce, dans les meilleurs délais afin de limiter l’indemnité qui devrait être accordée au propriétaire. Le moratoire créé par une réserve donnera le temps qu’il faut à la communauté pour se prononcer sur un projet qui répond à ses besoins.

La création d’une fiducie foncière communautaire pourrait être une façon d’assurer que la communauté ait un contrôle direct sur l’utilisation du terrain du NCC. Ce modèle de propriété, fondé sur les besoins collectifs, est relativement nouveau au Canada, mais connaît une longue tradition en Europe, et on en trouve aussi aux États-Unis, Afrique, Moyen-Orient et Amérique Latine. Partant du principe du contrôle démocratique, la fiducie, avec des représentants de groupes communautaires, résidants, et d’autres acteurs du milieu sur son conseil d’administration, déciderait si les besoins de la communauté étaient mieux servis par du logement social, des espaces communautaires, des commerces de proximité, des sources d’emploi ou bien une combinaison de tous ces éléments. Mettre le terrain dans une fiducie foncière communautaire le protégerait à tout jamais des impératifs spéculatifs du marché privé. Le terrain du NCC pourrait ainsi devenir, plutôt que symbole d’échec et de négligence, un axe du développement social et économique de la Petite-Bourgogne.

Manuel Johnson, avocat

Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles & Petite Bourgogne

Janvier 2015

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Témoignage de Denyse : après 17 ans, son propriétaire veut récupérer son logement

Nous vous invitons à écouter le témoignage de Denyse, de Rouyn-Noranda, qui habite son logement depuis 17 ans et qui doit maintenant se trouver une autre place où rester. Elle est retraitée et ne peut pas payer les loyers de 600-700$ disponibles sur le marché ! La seule solution pour elle, le logement social.

Même si Denyse vit en Abitibi, plusieurs locataires du Sud-Ouest pourront se reconnaitre. En effet, nous voyons de plus en plus de locataires âgés chassés de leur logement pour cause de reprise. C’est une conséquence directe de la gentrification.

Quand ça fait 10, 20, 30 et parfois 40 ans que tu vis dans le même loyer, pas facile de se reloger ! Heureusement qu’il y a encore du logement social.

 

Le FRAPRU visite 10 ministres pour dénoncer les coupures appréhendées dans AccèsLogis

Ce matin, jeudi 22-01, un autobus est parti de Lionel Groulx avec des militantes et militants du Sud-Ouest pour visiter des ministres. D’autres actions sont à prévoir…contre l’austérité et pour le logement social !

Lire le communiqué du FRAPRU

À quelques semaines du second budget du gouvernement Couillard, le Front d’action populaire en réaménagement urbain augmente la cadence pour obtenir la poursuite du financement de nouveaux logements sociaux au Québec. Plusieurs dizaines de membres du FRAPRU se rendent donc, ce matin, devant les bureaux de circonscription de dix ministres ayant des responsabilités majeures au sein du cabinet libéral.

Sur l’Île de Montréal, six ministres sont visités : le ministre des Finances, Carlos Leitao; le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux; la vice-première ministre, Lise Thériault; le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier; le ministre des Transports et ministre responsable de Montréal, Robert Poéti; le ministre de l’Économie, Jacques Daoust. À Québec, c’est le cas de François Blais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, et d’Yves Bolduc, ministre de l’Éducation. En Montérégie, les membres du FRAPRU se rendent chez Pierre Moreau, ministre responsable de l’Habitation, Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux, et Nicole Ménard, présidente du caucus du gouvernement.

Le FRAPRU ne cache pas sa profonde inquiétude quant à l’avenir d’AccèsLogis, le seul programme permettant encore le financement de nouveaux logements sociaux. Les mesures d’austérité appliquées par le gouvernement Couillard, de même que les contacts peu rassurants que l’organisme a eus avec des membres de la députation libérale et des hauts responsables de la Société d’habitation du Québec (SHQ), lui laissent craindre le pire.

« Au cours des dix dernières années, il ne s’est pas passé un seul budget sans que de nouveaux logements sociaux soient annoncés au Québec. Celui de juin 2014 a annoncé le financement de 3000 logements sociaux dont 1100 se réaliseront à Montréal et 440 à Québec. Le budget de 2015-2016 ne doit pas mettre fin à un tel financement et il ne doit pas non plus se réduire à une peau de chagrin, alors qu’il est déjà nettement insuffisant face à l’ampleur des besoins », explique François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.

Il précise que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) évalue que 270 340 ménages locataires ont des « besoins impérieux de logement au Québec », parce qu’ils paient un pourcentage trop élevé de leur revenu en loyer ou parce qu’ils habitent un logement de mauvaise qualité ou de taille insuffisante. Sur l’Île de Montréal, 108 860 ménages versent plus de la moitié de leur revenu pour se loger. Ce chiffre est de 26 665 en Montérégie et de 18 480 à Québec.

L’austérité fait déjà sentir ses effets

Le FRAPRU ajoute que, suite aux compressions annoncées pour 2014-2015 à la Société d’habitation du Québec, celle-ci a dû suspendre tous ses programmes de rénovation domiciliaire, incluant ceux pour les propriétaires occupants à très faible revenu. La semaine dernière, la SHQ a également modifié certaines modalités de financement du programme AccèsLogis, ce qui aura pour effet de compromettre plusieurs projets de logements coopératifs et sans but lucratif en voie de réalisation.

Le logement, un droit: Témoignage de Roger, locataire de Rosemont-Petite-Patrie

 

Témoignage de Roger, photographe, locataire de Rosemont-Petite-Patrie


Le 4ème témoignage de la campagne Le logement, un droit est celui de Roger, un locataire de Rosemont, victime d’une tentative de reprise de logement sous de faux motifs. Roger habite son logement depuis 10 ans. Quelques mois après la vente de son immeuble, il a reçu un avis d’éviction pour motif d’agrandissement substantiel, «un motif souvent utilisent pour évincer des locataires qui ne paient pas assez cher de loyer, dans un quartier qui se gentrifie de plus en plus». «Après une longue bataille, on a obtenu gain de cause, parce qu’entre locataires, on s’est tenus», nous dit-il. Pour lui, «l’importance de garder un grand parc locatif, c’est de donner la possibilité aux gens de se loger, […] de garder des gens à Montréal».