Un groupe de résidant-e-s de St-Henri et leurs allié-e-s occupent présentement les bureaux de campagne de l’Équipe Denis Coderre et de la Coalition Montréal dans le Sud-Ouest. Le groupe compte poursuivre l’occupation des bureaux tant et aussi longtemps que les candidat-e-s à la mairie de l’arrondissement ne s’engagent pas à adopter un moratoire sur le changement de zonage du site de la Canada Malting.
Les manifestant-e-s s’opposent particulièrement au développement d’un projet de condos de quelques 600 unités dans l’un des secteurs les plus pauvres de Montréal. Dans le voisinage de l’usine désaffectée plus de 50% de la population est considérée à faible revenu et subit déjà les conséquences de la gentrification. « Avec ce projet, on achève la transformation de St-Henri d’un quartier ouvrier et locataire à un quartier résidentiel de propriétaires. Les tensions sont déjà palpables entre les anciens et les nouveaux résidants » explique Daniel Guilbert, résidant de St-Henri depuis 18 ans.
M. Guilbert est l’un des instigateurs d’une pétition contre le projet. À ce jour, quelques 1500 personnes ont signé la pétition. La table de quartier Solidarité St-Henri, le POPIR-Comité logement, et d’autres organismes locaux appuient la demande de protéger le site contre un développement résidentiel qui ne s’adresse pas à la population à faible revenu de St-Henri. «Le développement d’un quartier ne passe certainement pas par le développement de condos. St-Henri a besoin de jobs, de logements sociaux, d’épiceries », explique Valérie Simard du POPIR-Comité Logement. « Ceux et celles qui habitent le quartier depuis des années, qui y ont travaillé, qui l’animent doivent pouvoir y rester.»
Si les élu-e-s sortants affirment que le Sud-Ouest ne sera pas qu’un quartier de condos, dans les faits, seuls ces projets ont le vent dans les voiles. L’administration publique a le pouvoir de dire non aux développements résidentiels tout azimut et le développement de la Canada Malting est l’occasion de passer un message clair aux promoteurs privés.