2013 : des milliers des logements sociaux et un autre Turcot

L’année 2012 a été marquée par la quantité d’actions organisées et le nombre de personnes mobilisées contre la hausse des frais de scolarité et la Loi 78 ! La grève étudiante et le mouvement des casseroles ont finalement eu raison du gouvernement Charest, auront permis l’annulation de la hausse et l’abrogation de la Loi 78. Même si la victoire est partielle (le système continue de croire en la nécessité d’augmenter les frais de scolarité et de réprimer ses opposant-e-s), il est encourageant de constater que les étudiant-e-s et leurs allié-e-s ont gagné leur point…Et si on en faisait autant pour le droit au logement ?

À l’automne 2012, le FRAPRU a organisé une Commission populaire itinérante sur le droit au logement. Les témoignages recueillis dans les 17 régions administratives et dans deux communautés autochtones ont prouvé que le logement n’est pas un droit….faut qu’ça change !!

Se mobiliser face à Ottawa
Harper est probablement celui qui s’en sort le mieux en 2012…à peu près rien n’a été entrepris contre le gouvernement fédéral en matière de droits sociaux (le POPIR a quand même participé à une manifestation contre la réforme de l’assurance chômage).
Il est donc prévu qu’en 2013 plusieurs actions soient menées face à Ottawa : une manifestation lors de la sortie du rapport de la Commission (mars), une action dérangeante et une grande manifestation nationale au printemps pour exiger qu’Ottawa poursuive le financement des logements sociaux existants.

Se mobiliser face à Québec
Ça prend des logements sociaux en très grand nombre et non pas tous ces condos, la Régie doit arrêter de privilégier les propriétaires aux dépens des locataires. Les grands projets doivent être pensés avec les gens du quartier, etc…La très minimale réponse du PQ lors du budget (2500 logements sociaux + 500 logements sociaux en PPP) montre que même si le problème est largement démontré, il faudra des actions, des actions et encore des actions pour obliger le gouvernement à investir suffisamment en logement social. Le POPIR prévoit donc de se mobiliser face à Québec…et aura besoin de ses membres !!

Se mobiliser localement
2013 – année électorale…plus que jamais, les élu-e-s locaux vont vouloir plaire à leur électorat et prendre des engagements. Il se trouve que, localement, on a déjà des promesses, notamment la création d’une réserve foncière à des fins de logement social adoptée en juin 2011.
Est-ce que 2013 sera l’année du « passage à l’acte » ? Le POPIR et le comité de requérant-e-s vont travailler fort pour que des terrains soient mis en réserves…diverses actions sont à prévoir.

Et Turcot ?
Déjà 4 ans que le quartier se mobilise pour un meilleur Turcot. En décembre 2012, le nouveau ministre responsable du dossier, Sylvain Gaudreault, promettait des bonifications au projet. Plus que des changements cosmétiques, nous voulons moins d’autos, pas d’enclavement et pas de démolitions dans nos quartiersà suivre !

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La pénurie de grands logements persiste et leur coût augmente

La Société canadienne d’hypothèque et de logement a sorti son rapport sur le marché locatif.

Même si on note dans l’arrondissement une remontée du taux général d’inoccupation à 2,7%, il reste en dessous du seuil d’équilibre (3%). Surtout, le rapport n’est même pas en mesure de dénombrer combien de logements familiaux (3 chambres et plus) sont vacants ; ce taux était de 0,2% en 2011. En effet, on sait qu’il n’y a à peu près plus de grands logements à louer dans le Sud-Ouest, les familles qui viennent au POPIR-Comité Logement ont beaucoup de difficultés à se loger.

Le rapport nous apprend aussi que les loyers continuent d’augmenter pour les grands logements. Un trois chambres à coucher se louait 747$ en moyenne en 2011, il coûte maintenant 782$, soit une augmentation de 4,6% en un an seulement. Le logement étant une marchandise, il répond aux lois du marché. La rareté des grands logements entraîne une augmentation du coût.

La solution se trouve dans le logement social
La construction quasi-exclusive de condominiums dans l’arrondissement a fait augmenter de façon vertigineuse les coûts des terrains et les coûts de construction par unités. Pour qu’un développement soit rentable, il faut y construire beaucoup de condos de petite taille. Ceci explique la pénurie de grands logements et les augmentations de loyer. « Pour que les familles locataires du Sud-Ouest puissent se loger convenablement, il faut réserver des terrains pour les mettre à l’abri de la spéculation et y développer des logements sociaux. La solution existe, il faut maintenant la volonté politique de le faire.

Demain Montréal: Ce qu’on veut aujourd’hui!!

Au cours des dernières semaines, la Ville de Montréal et les arrondissements ont organisé des soirées de consultation auprès de la population en vue d’élaborer le Plan de développement de Montréal. Le Plan de développement de Montréal n’a aucune porté réglementaire. Nombre de groupes communautaires se sont questionnés sur la pertinence d’un tel document qui ressemble plus à un exercice électoraliste qu’à un réel exercice de consultation démocratique.

Lors de la consultation, dans l’arrondissement Sud-Ouest, le POPIR a distribué le texte suivant

Demain Montréal Aujourd’hui!

L’élaboration du plan de développement de Montréal s’inscrit dans une logique selon laquelle la ville est une marchandise que l’on doit rendre alléchante. Ainsi, les administrations publiques sont les promoteurs de la ville et se placent en compétition avec la banlieue et les autres métropoles. On veut attirer les investisseurs, mais aussi les gens issus de classes aisées désireux d’acquérir une propriété et qui désertent souvent la ville au profit de la banlieue.

 

Mais qu’en est-il de la population qui habite déjà Montréal et qui fait d’elle une ville vivante? Pendant qu’on pense au Montréal de demain, on oublie de poser des gestes aujourd’hui afin d’assurer une meilleure qualité de vie à ceux et celles qui vivent dans nos quartiers.

 

Revitalisation

Sous le couvert louable d’améliorer l’aménagement d’un quartier, les administrations publiques financent de vastes opérations de revitalisation afin de rendre des secteurs longtemps négligés attractifs pour les investisseurs. Dans le Sud-Ouest, ces opérations pleuvent : la mise en valeur des berges du Canal Lachine, la requalification de l’autoroute Bonaventure en boulevard urbain, Griffintown et les Bassins du Nouveau Havre et, à plus petite échelle le Woonerf St-Pierre. Certes, on trouvera peu de gens pour se plaindre qu’il y ait plus d’espaces verts et des rues mieux éclairées, mais les impacts négatifs pour la population pauvre sont beaucoup plus importants que ces améliorations esthétiques. La spéculation sauvage qui a cours dans nos quartiers menace la population à faible revenu. Reprise et démolitions de logements, hausse fulgurante des loyers, conversions… Nombreux sont les ménages locataires qui ne savent pas s’ils pourront conserver leur logement ou même s’ils pourront continuer à habiter le quartier.

 

Logements

Dans le Sud-Ouest, les besoins en ce qui concerne le logement sont loin d’être comblés. Quelques 8000 locataires consacrent une part trop importante de leurs revenus pour payer le loyer, négligeant ainsi de combler d’autres besoins essentiels. Le parc de logements locatifs est vieillissant et plusieurs locataires vivent dans des logements en mauvais état. Ceux et celles qui désirent déménager se rendent vite compte que les logements sont rares et trop chers!

 

Transport

Lorsque la Ville de Montréal a donné son appui au projet de reconstruction de l’Échangeur Turcot, elle a du même coup jeté à la poubelle toutes ses aspirations de développement durable et de ville d’avant-garde sur la question du transport. Le projet Turcot est un projet rétrograde. Plutôt que de faire comme nombre de grandes villes à travers le monde qui ont décidé de démanteler les autoroutes en milieu urbain, la Ville de Montréal accepte que se construise une autoroute plus volumineuse qui empiète même sur des logements habités.

 

Voilà seulement quelques exemples de ce qui se passe aujourd’hui et maintenant, pendant qu’on pense le Montréal de demain! Ne croyez-vous pas qu’il est plus que temps d’agir?!

 

Ce qu’on veut :

  • Des réserves de terrains afin de freiner la spéculation;
  • Des coopératives, des HLM et des OSBL;
  • Un Turcot plus petit, moins polluant et qui ne détruit pas nos logements!