Espace Autogéré

Samedi 29 avril : lancement des activités 2017

Autogestion – Alternative à la gentrification

Ouverture du local temporaire de l’Espace autogéré de St-Henri

English below

Le Collectif « Espace autogéré à St-Henri » réfléchit depuis 18 mois à l’ouverture d’un espace autogéré comme alternative aux espaces commerciaux gentrifiés qui ouvrent sur Notre-Dame et pour répondre à des besoins des résidantes et résidants de l’ouest de St-Henri. En 18 mois, le Collectif a organisé des ateliers, une assemblée publique, des activités dans le parc comme un match de soccer, un bar-b-q avec la cuisine populaire, un atelier de confection de bannière, de réparation de vélo et une manifestation.

Même si le Collectif se mobilise pour avoir un local permanent et s’installer à l’ancienne bibliothèque de St-Henri (Notre-Dame coin de Courcelle), les organismes du quartier qui nous appuient ont offert la possibilité d’un local temporaire. Le Collectif commence donc à tenir des permanences au CRCS St-Zotique (75, rue George Etienne Cartier).

Vous voulez en savoir plus sur les activités dans le quartier, sur les luttes menées.

Vous cherchez un espace, un lieu gratuit, où il n’est pas nécessaire de consommer, payer, pour y passer du temps.

 Vous cherchez un espace accessible(*), inclusif, bilingue où tout le monde est bienvenu, quelle que soit sa situation, son revenu, sa passion, son allure, etc.

 Vous voulez un lieu de rencontre flexible pour animer des causeries, des discussions, des échanges, des réflexions.

PREMIÈRE PERMANENCE : MARDI 18 AVRIL DE 14H À 19H

Café/thé/collation gratuites – Infos sur le quartier – Matériel de bricolage
17h – Causerie sur le thème « comment un espace autogéré peut accueillir les familles avec tous les enfants – avec des besoins spéciaux ou sans»
(collation et garderie sur place le temps de la causerie)

++

The St-Henri Autonomous Space Collective has been working for 18 months on the project to open a self-governed social space as an alternative to gentrified commercial spaces opening on Notre-Dame, in order to meet the needs of residents in west St-Henri. Over these 18 months, the Collective has organized workshops, a public assembly, activities in parks such as a soccer game, a BBQ (in conjunction with the People’s Kitchen), a banner making session, bike repair workshops and a demonstration.

Although the Collective is working towards a goal of a permanent space, specifically in the old St-Henri library (on the corner of Notre-Dame and de Courcelle), some of the neighbourhood organizations that support us have offered us a temporary space to use. So, the Collective will be hosting open hours in the CRCS St-Zotique (located at 75, rue George Etienne Cartier).

Want to know more about neighbourhood events and organising?

Do you want a place to spend time in for free, without pressure to purchase anything?

Do you want a space that is accessible*, inclusive, bilingual and where everyone is welcome no matter their situation, income, passion or interests?

Do you want a multipurpose meeting space to hold discussions, workshops or public speaking events?

FIRST OPENING : Tuesday, April 18th 2-7 pm

Free coffee, tea and snacks – Neighbourhood information – Craft-making materials
5pm : Discussion about How an Autonomous Space Can Welcome all Families and Include Children with Special Needs
(snacks and childcare will be available during the discussion)

|| Pour en savoir plus sur les événements en lien avec la lutte pour un espace autogéré, cliquer ici. ||

Le POPIR a comme mandat depuis 2015 de poursuivre une réflexion et une lutte pour un espace autogéré dans St-Henri.

Un espace autogéré, c’est n’importe quel endroit (terrain, bâtiment, etc.) où les décisions sont prises en «autogestion», c’est-à-dire par toutes les personnes impliquées ensemble, sans remettre aucun pouvoir dans les mains d’un groupe ou d’une personne élu(e). Chaque personne impliquée a autant de pouvoir que n’importe quelle autre : ni plus, ni moins.

Pourquoi un espace à nous?

Au cours de l’année 2015-2016 les membres du collectif travaillant sur ce projet ont organisé des rencontres où les gens du quartier étaient invité(e)s à venir discuter du projet et de ce qu’ils et elles voudraient qu’il y ait comme services et activités dans l’espace une fois qu’il sera créé. Ces ateliers ont permis d’identifier beaucoup de besoins et de manques dans le quartier et d’imaginer des solutions qui permettraient de les combler sans devoir payer trop cher ou aller trop loin.

Parmi les enjeux qui ont été nommés durant ces discussions, il y a :

  • le fait que la vie de quartier et l’entraide sont menacées par la gentrification;

  • le manque d’endroits pour se réunir et socialiser;

  • la difficulté à trouver de la nourriture et d’autres ressources abordable dans le quartier;

  • et le manque de place pour la culture et l’art accessible aux gens du quartier.

Saint-Henri a longtemps été, depuis le 18e siècle en fait, un village où les habitant(e)s étaient en grande partie des ouvriers et ouvrières pauvres, mais où il y avait une grande solidarité entre eux et elles. Aujourd’hui encore, le quartier a des airs de village et son passé ouvrier se voit et se ressent encore. Comme on le sait, les gens du quartier sont, pour la plupart, loin d’être riches, mais on y forme une communauté toujours aussi solidaire. Malheureusement, les changements rapides venus avec la gentrification menacent les liens entre les gens qui y vivent depuis longtemps.

D’abord, la hausse des loyers et du coût général des biens et services dans le quartier fait en sorte que de plus en plus de gens qui ont vécu ici longtemps doivent partir pour aller vivre plus loin, où les loyers n’ont pas encore trop augmenté. Les gens sortent de leur réseau et s’éloignent de leurs proches, leur famille, des gens qu’ils et elles connaissent, rendant les liens et l’entraide plus difficiles à entretenir. De plus, leur «place» est prise par des personnes plus fortunées qui ne connaissent pas le quartier. Ces nouveaux et nouvelles habitant(e)s dorment dans leur condo, mangent dans les restos chics et souvent travaillent au centre-Ville ou ailleurs à Montréal. Ils et elles n’apprennent pas à connaitre le «village» qu’est Saint-Henri, ne s’impliquent pas dans la vie de quartier et leur situation économique fait en sorte que plutôt que de s’impliquer dans les diverses formes d’entraide et de solidarité qui existent dans le quartier, ils et elles comblent leurs besoins en dépensant leur argent dans des commerces de luxe. Les liens entre les gens du quartier tendent donc à s’affaiblir au profit d’une logique marchande et individualiste. Le quartier lui-même, plutôt que d’être considéré comme une communauté, devient un produit que les promoteurs vendent aux jeunes professionnel(le)s de la classe moyenne élevée comme un endroit «cool» et «authentique» à expérimenter et consommer.

Un espace autogéré, puisqu’il serait géré par les gens du quartier, en fonction de leurs besoins et en cohérence avec la culture, les habitudes et les liens des gens, serait un endroit qui nous ressemble et que les promoteurs, les riches et les politicien(ne)s ne pourraient pas nous voler. On pourrait l’utiliser pour organiser des réseaux de solidarité et de partage, échanger, bref, garder vivant notre village et les liens de solidarité entre nous. En plus, les relations qu’on y créerait et consoliderait pourraient s’étendre et nous permettre de garder et nous réapproprier d’autres coins de Saint-Henri.

Pourquoi l’autogestion?

L’autogestion existe et est appliquée depuis longtemps de plusieurs façons. Pour donner un exemple, plusieurs commerces ou usines coopératives dans le monde sont gérées par tous et toutes les employé(e)s réuni(e)s en conseil ou en assemblée, sans patron ni propriétaire. Les travailleurs et travailleuses discutent de comment faire pour que l’entreprise fonctionne bien et se répartissent les tâches sans que personne ne puisse imposer un travail ou un horaire particulier à quelqu’un(e) d’autre.

Dans le cas d’un espace social ou d’un centre autogéré, les personnes concernées (les personnes qui fréquentent et utilisent l’endroit) peuvent se réunir régulièrement (ex : une fois par semaine, par mois…) pour prendre ensemble les décisions qui les concernent : décider des prochaines activités et de l’horaire, choisir comment gérer le budget, régler une situation conflictuelle, choisir comment rénover l’endroit, etc.

On ne se le cachera pas, l’idée de créer un espace autogéré est aussi venue d’une conviction politique. Ce mode d’organisation représente une forme alternative de vivre-ensemble, opposée aux structures répandues dans le monde, où des gens sont élu(e)s pour nous représenter et détiennent tous les pouvoirs. Cela permet, à petite échelle, que chaque personne reprenne du pouvoir sur sa vie et puisse être autonome et responsable tout en faisant partie d’une collectivité. C’est aussi une des meilleures et seules façons de s’assurer que cet espace nous ressemble : Si ce sont les gens du quartier qui décident de ce que sera cet endroit, de quels activités s’y dérouleront, on s’assure de répondre aux besoins réels des gens. Après tout, ce sont les gens qui habitent dans le quartier et qui vivent les effets de sa transformation qui sont les mieux placé(e)s pour savoir ce qui est bon pour eux et elles, pour la communauté, pas des entrepreneurs et ou des politiciens qui vivent loin d’ici, dans le confort de leurs grosses maisons.

En plus, l’autogestion permet de ne pas dépendre des gouvernements, ce qui est un gros avantage quand on sait que ces temps-ci, les élu(e)s ont tendance à faire de coupures drastiques dans les services à la population. On peut, entre autres, penser au CÉDA qui est menacé de fermer à cause de la fin du financement et du soutien de la part de l’État. L’autogestion pose certains défis, mais nous permet aussi de prendre nos propres décisions et de savoir sur qui et sur quoi on peut compter.